- L'hebdo de MAIjin
- Posts
- NL#176 - L'IA rend stupide (sauf avec ce protocole)
NL#176 - L'IA rend stupide (sauf avec ce protocole)
...et bien plus à découvrir !
Bonjour à vous,
J’espère que vous allez bien,
Malgré un problème technique, le wébinaire IA générative en entreprise, 34 mois de retour d’expérience a été un grand succès avec près de 35 personnes présentes en live pendant 1h40.
Si vous êtes intéressés par le replay, merci de le signaler en réponse à cet email.
Sinon, voici le programme de la semaine :
La chanson IA choquante arrivée TOP 1 sur Spotify
Une phrase prophétique d'Ilya Sutskever sur les LLMs
Comment ChatGPT réagit quand on prétend être embourbé dans des sables mouvants
L'impact réel de NanoBanana sur la production audiovisuelle
Comment la "classe privilégiée" pourrait freiner l'adoption de l'IA
Comment Claude révolutionne les études quali et quanti
Et bien plus encore !
C’est parti !
Excellente journée !
Jean-Baptiste.
Je m’appelle Jean-Baptiste Berthoux, je suis le co-fondateur de MAIjin. Notre entreprise accompagne les PMEs suisses et françaises à gagner du temps avec l’IA. Je me désigne comme un expert des usages de l’IA générative dans le milieu professionnel. Chaque semaine, depuis 176 éditions, j'envoie ma newsletter qui démystifie le monde de l’IA en pleine ébullition.
- Merci aux 97 nouveaux abonnées/abonnés qui ont rejoint cette newsletter
- Nous sommes maintenant 4994
- N’hésitez donc pas à partager le lien d’inscription à vos proches
De plus, si ce n’est pas fait déjà fait, vous pouvez aussi :
- Prendre un rdv gratuit pour parler de nos prestations d’audits, formations et consulting
- Me suivre sur Linkedin où je partage mes idées chaque jour (17 490 abonnés)
- Faire un diagnostic IA gratuit de votre entreprise
Nouveautés de la semaine
Un article qui fait le bilan sur l’IA en 2025 par l’excellent Fred Cavazza. Une lecture à débuter sans plus attendre.
La philosophe d’Anthropic répond à des questions dans une vidéo de 45 minutes. Dans le même temps, Richard Weiss a réussi à extraire le “Soul Document” de Claude 4.5 Opus. Ce sont des instructions intégrées lors de l’entrainement du modèle pour lui donner “une teinte”, “personnalité”. Claude est décrit comme une entité "humaine à bien des égards, ayant émergé principalement d'une richesse d'expérience humaine, mais pas entièrement humaine non plus”. Assez dingue.
Après le lancement de Gemini 3 et Claude 4.5 Opus, OpenAI s’est mis en code rouge et s’apprête à lancer un nouveau modèle pour reprendre le lead.
Anthropic avance sur l’automatisation des études de marché.
Mistral lance Mistral 3 avec plein de déclinaisons. Mistral 3 comprend trois petits modèles (14B, 8B et 3B) ainsi que Mistral Large 3, le LLM le plus performant à ce jour. Tous les modèles sont publiés sous licence Apache 2.0, utilisables par toutes et tous. Leurs modèles Ministral ont été applaudis partout dans le monde, ce sont ceux qui ont le meilleur rapport performance-coût de leur catégorie.

Runway rattrape son retard sur Sora et Veo. Il lance Gen 4.5, le meilleur modèle de text to video à ce jour.
Deepseek ne chôme pas non plus. La startup chinoise lance Deepseek v3.2, contribuant à mettre la pression sur ses concurrents américains.
Je vous transmets une citation inspirante d’Ilya Sutskever, pionnier du Deep Learning et co-fondateur d’OpenAI (avant de quitter l’entreprise)
J'ai eu la révélation que si vous entraînez un grand réseau de neurones profond sur un dataset suffisamment large qui spécifie une tâche complexe que les humains accomplissent, comme la vision, alors vous réussirez nécessairement. Et la logique derrière cela était irréductible : nous savons que le cerveau humain peut résoudre ces tâches et peut les résoudre rapidement. Et le cerveau humain n'est qu'un réseau de neurones avec des neurones lents. Donc, il nous suffit de prendre un réseau de neurones plus petit mais apparenté et de l'entraîner sur les données. Et le meilleur réseau de neurones à l'intérieur de l'ordinateur sera apparenté au réseau de neurones que nous avons dans nos cerveaux et qui accomplit cette tâche.
Une réflexion que je voulais vous partager et qui me semble pertinente : l'adoption de l'IA augmente parce que nous sommes pragmatiques. Mais nous savons aussi que ces outils risquent de prendre nos emplois. Le paradoxe, c'est que les travailleurs du savoir dans la ligne de mire de l'IA sont précisément ceux qui façonnent le débat public : journalistes, analystes, avocats, consultants. Ceux qui écrivent les tribunes, alimentent les réseaux sociaux et structurent les campagnes. Quand ceux-ci se sentiront menacées, les narratifs changeront vite. La fin de l’IA ne va peut être pas venir de la débacle économique, ni de la puissance des serveurs, mais peut être de l’opinion dominante qui dira STOP. Vous en pensez quoi ?
NanoBanana inquiète les internautes sur Reddit
En tant que producteur commercial du côté des boîtes de prod, je dis cela avec un certain poids au cœur :
Ce que fait Banana a un impact énorme sur le haut de gamme de la production. Si vous produisez des clips pour les réseaux sociaux, vous avez raison, ça n'aura pas un si gros impact. Pour l'instant. La valeur exponentielle part d'un point de départ très bas. Cependant, si vous regardez la valeur qu'il apporte aux spots télé qui nécessitent une continuité des personnages, des produits, des lieux, de l'éclairage, du style, etc., alors Banana change la donne.
J'ai grandi en travaillant sur des films de studio, des émissions de télévision nationales, des pubs pour le Super Bowl et des clips musicaux haut de gamme. Ça me rend triste que tant d'artistes formidables vont devenir obsolètes — alors que tout le processus passe d'un effort créatif collectif sur un plateau de studio ou un lieu distant à fixer un écran avec trois autres personnes.
Cela dit, si vous ne reconnaissez pas l'impact que ça a déjà, vous ne savez peut-être pas ce que vous ne savez pas. Ça va avoir un impact énorme sur les budgets et le processus pour tous les spots sauf les plus gros — spots qui, soit dit en passant, attirent le plus d'attention mais ne soutiennent pas le cœur économique de l'industrie de la production publicitaire. (Même ces pubs de type Super Bowl seront affectées, globalement.)
L’outil de la semaine : https://scispace.com/

SciSpace lance un nouveau agent spécialisé dans la recherche biomédicale. Je trouve ça dingue la façon dont l’IA commence à pouvoir augmenter les scientifiques pour leur permettre de faire davantage. A quand les grandes découvertes grâce à l’IA générative ?
I. Le signal d'alarme
La semaine dernière, appel avec un ancien client. Secteur RH.
J'avais formé les 20 personnes de leur direction à l'IA générative quelques mois plus tôt. Au départ récalcitrants, beaucoup étaient partis enthousiastes.
Trop enthousiastes.
Le directeur me partage le constat : depuis la formation, certains rapports de candidats deviennent de plus en plus denses. Incompréhensibles. Bourrés d'informations mais vides de sens.
Le problème ? Certains collaborateurs réfléchissent moins avant de générer.
Ils ont commencé par déléguer quelques tâches à l'IA. Puis un peu plus. Puis beaucoup plus.
Jusqu'à ne plus avoir envie de rédiger et penser par eux-mêmes.
Le piège du délestage cognitif.
II. Personne n'est à l'abri
Ce coup de fil m'a secoué.
Parce que moi aussi, j'ai senti cette dérive.
Je n'ai jamais tout délégué à l'IA. Mais peut-être un peu trop parfois. J'ai traité l'IA comme un collègue toujours disponible. À chaque problème, hop, je demandais à ChatGPT.
Et un jour, j'ai réalisé : j'avais perdu en profondeur de réflexion.
Le truc vicieux ? C'est difficile de jauger où placer le curseur.
Trop peu d'IA : tu perds en efficacité. Trop d'IA : tu perds en capacité à penser.
On est tous en train de chercher l'équilibre. Moi le premier.
III. Ma réponse
J'ai décidé de muscler cette partie dans mes formations.
Esprit critique. Comment travailler AVEC l'IA sans lui déléguer ta pensée.
Parce que le vrai danger n'est pas l'IA elle-même. C'est la façon dont on l'utilise.
Et ça, personne ne nous l'a vraiment appris.
IV. Ce que dit la science
En juin 2024, des chercheurs du MIT ont scanné le cerveau de 54 étudiants écrivant des essais avec ChatGPT, Google ou juste leur cerveau.
Les résultats sont brutaux.
Le groupe ChatGPT montre l'activité neuronale la plus faible. 83% ne se souviennent pas de ce qu'ils ont écrit.
Mais.
L'étude révèle quelque chose que personne n'a relevé.
Les chercheurs ont testé l'ordre d'utilisation. Certains pensent d'abord, puis utilisent l'IA (cerveau → IA). D'autres commencent par l'IA (IA → cerveau).
Le groupe cerveau → IA maintient une attention, une planification et une mémoire élevées. Même en utilisant l'IA.
L'autre groupe ? Mentalement absent. Même après avoir arrêté l'IA.
La leçon : l'ordre compte.
V. Les 3 principes pour sauver votre cerveau
J'ai lu l'excellente newsletter d'Ines Lee, économiste qui a enseigné à Oxford et Cambridge. Elle partage 3 principes concrets pour travailler avec l'IA sans sacrifier son cerveau.
Voilà ce qu'elle recommande.
1. Think First, AI Second
Pour tout travail important, pensez d'abord. Avant de demander à l'IA de générer quoi que ce soit.
Passez 30 minutes à capturer vos pensées brutes :
Que savez-vous déjà ?
Quelles sont vos hypothèses ?
Qu'est-ce qui vous semble flou ?
Si vous êtes bloqué, utilisez l'IA pour poser des questions. Pas pour générer des réponses.
Prompt :
Je travaille sur [projet/problème]. Avant de m'aider, pose-moi 5 questions qui clarifieront mes objectifs, contraintes et hypothèses. Ne propose rien encore.2. Utilisez l'IA comme un coach
Le mode par défaut de l'IA ? Être agréable. Vous dire que vos idées sont géniales.
C'est exactement ce dont vous n'avez PAS besoin.
Transformez-la en coach exigeant qui vous pousse à penser rigoureusement.
Trois prompts qui créent de la friction :
Le "revieweur tiers" :
Tu es un relecteur sénior évaluant mon travail pour un comité éditorial. Je ne suis pas dans la pièce. Sois professionnellement franc sur les faiblesses. Parle-leur de moi à la 3e personne.
Le "cartographe de trous" :
Identifie les 3 plus gros angles morts dans mon analyse. Pour chacun : (1) Quelle hypothèse je fais sans la justifier ? (2) Quelle donnée manque ? (3) Comment ça affaiblit ma conclusion ?
L'avocat du diable :
Ton rôle : détruire mon argument. Trouve les failles logiques, les contre-exemples. Ne sois pas poli. Montre-moi où je me trompe.
3. Forcez-vous à expliquer
La vraie compréhension émerge quand vous êtes forcé d'articuler votre pensée.
Expliquer révèle les trous que vous ne saviez pas avoir.
C'est le test de Feynman (prix Nobel de physique) : si vous ne pouvez pas expliquer quelque chose à un enfant de 5 ans, vous ne le comprenez pas.
Trois prompts qui forcent l'explication :
Le test Feynman :
Je vais t'expliquer [concept] comme si tu avais 10 ans. Évalue si mon explication capture l'essence. Si c'est vague, dis-moi ce qui manque et fais-moi réessayer.
Le prompt de rappel :
Je viens de lire [contenu]. Ne me résume rien. Pose-moi 3 questions qui testeront si j'ai vraiment compris les idées clés.
La règle d'une question :
Je veux comprendre [sujet]. Pose-moi UNE question qui m'obligera à réfléchir au cœur du concept. Selon ma réponse, pose une question de suivi.
VI. Ma conclusion
L'étude du MIT l'a montré : on n'a pas à sacrifier la profondeur cognitive pour l'efficacité.
L'IA peut amplifier notre pensée. Ou la remplacer.
La différence tient à comment on utilise l'outil.
Pour votre prochain projet important :
Passez 30 minutes à penser d'abord
Faites de l'IA votre critique, pas votre cheerleader
Forcez-vous à expliquer clairement
Moi, j'ai commencé à appliquer ces principes il y a quelques semaines
Ma profondeur de réflexion revient vite.
Et je me sens à nouveau capable de penser. Vraiment penser.
Voilà.
Source : Ines Lee, "Think First, AI Second", Every
La notion de la semaine - l’IA dans l’espace
Nos centres de données consomment aujourd'hui 1 à 2% de l'électricité mondiale. D'ici 2030, l'IA doublera cette part. Dans certaines régions, les planificateurs anticipent déjà 10 à 12% du réseau accaparés par les clusters IA.
Le problème n'est pas algorithmique. Il est énergétique.
Sur l'échelle de Kardashev, une civilisation de Type I exploite 10¹⁶ watts, le budget énergétique complet d'une planète. Nous en sommes à des milliers de fois en dessous. Et déjà, nous nous battons pour l'espace, les lignes de transmission, l'eau de refroidissement.
Pendant ce temps, 99,999% de l'énergie du Soleil nous passe sous le nez.
Le Soleil fusionne 4 millions de tonnes d'hydrogène par seconde. Gratuitement. Le nucléaire terrestre, c'est tenter de reproduire ce processus dans une cuve sous pression, avec toute la complexité réglementaire et politique que ça implique.
Le solaire spatial contourne le problème : collecteurs en orbite haute, modules de calcul attachés, GPU dans les cratères lunaires où les températures frôlent le zéro absolu.
Ce qui rend cette vision crédible ? L'effondrement des coûts de lancement. De 60 000$ par kilo à l'ère des navettes spatiales, on vise 20$ avec les Starships réutilisables. À ce tarif, l'orbite devient une zone d'infrastructure comme une autre.
La vraie question n'est pas technique. Elle est civilisationnelle.
Si l'IA est la compression de lumière solaire en pensée, alors l'abondance computationnelle passe nécessairement par l'espace. Construire l'IA et aller dans l'espace ne sont pas deux projets séparés. C'est un seul projet en deux phases : apprendre à transformer l'énergie en intelligence, puis aller là où se trouve l'énergie.
Ce qui semblait être de la science-fiction devient une contrainte physique simple. Et les contraintes physiques, l'humanité finit toujours par les résoudre.
La question n'est plus "si", mais "quand".
Fait surprenant de la semaine - une chanson raciste domine le spotify néarlandais
Aux Pays-Bas, un "artiste" 100% généré par IA s'est hissé dans le top 100 Spotify. Au même niveau que Taylor Swift.
Son nom : JW Broken Veteran. Ses morceaux : de la propagande d'extrême droite anti-immigration. Son audience : plus de 500 000 auditeurs mensuels.
Le titre "On dit non, non, non aux centres d'accueil" a cumulé 1,5 million d'écoutes depuis octobre. Sa recette ? Reproduire les sonorités populaires (pop, rap, techno) avec des mélodies familières et une voix qui "sonne juste".
Les morceaux ont été retirés. Pas par Spotify, mais par leur créateur anonyme, visé par des menaces.
Le problème dépasse ce cas isolé. En novembre, un artiste country IA au sommet des ventes. En juillet, un groupe rock IA avec 1 million d'auditeurs mensuels. En octobre, Xania Monet (artiste IA) signe un contrat de 3 millions de dollars.
Spotify vient de supprimer 75 millions de morceaux indésirables. Chez Deezer, 40 000 titres IA sont publiés chaque jour. Soit 34% du catalogue.
La modération de contenu à l'échelle industrielle rencontre l'industrialisation de la création de contenu.
Et pour l'instant, l'industrialisation gagne.
Le prompt de la semaine - Lancer un nouveau produit à partir de commentaires clients
Tu es un détective produit. Je vais coller 10 commentaires d'utilisateurs ou tweets se plaignant de solutions existantes. Synthétise la douleur cachée, liste 4 idées de micro-produits qui exploitent cette douleur, et pour chaque idée fournis : une proposition de valeur en une phrase, 3 fonctionnalités indispensables, un canal d'acquisition injustement avantageux, et un plan MVP de 30 jours avec un titre de landing page en une ligneHow To - Utiliser Notebook pour créer des infographies et des slides
L’image de la semaine - Janvier 2023 - Décembre 2025 - La progression
J’ai rédigé des articles sur l’IA dès janvier 2023. J’avais créé une image avec le prompt
An artist holding a paintbrush in front of a canvas favoring a digital painting, representing the new possibilities of monetizing digital content with web3, digital artJanvier 2023 avec Dall E 2

Dall E 3
Décembre 2025 avec Gemini

Merci pour la lecture de cette édition,
Excellente journée,
Jean-Baptiste.
As-tu aimé cette newsletter ? |

Comment bien réfléchir à l'ère de l'IA : le PROTOCOLE.